Organiser un Road Trip à vélo avec un gros chien !
Vous vous souvenez de Lucie les Wouafer’s ? Lucie et sa famille, son compagnon, son chien et son chat, ont déjà parcouru + de 2800kms à travers toute la France et l’Europe !
Aujourd’hui, nous la retrouvons pour parler + technique et + chien ! Pour partir à l’aventure en road-trip à vélo avec votre chien, il vous faudra savoir deux trois petites choses !
Vous vous demandez sûrement, comment apprendre à un gros chien à faire du vélo ? Comment voyager en vélo avec son animal de compagnie ? Quel matériel ou accessoire faut-il pour faire du vélo avec son chien ? Comment choisir sa remorque vélo pour chien ? Quels itinéraires choisir pour partir en vélo avec son chien ?
Je fais moi-même du vélo avec mon chien et j’ai opté pour une remorque vélo pour chien mais nous ne faisons que des petites sorties avec sa petite sœur humaine. Je n’ai donc pas l’expérience nécessaire pour vous donner tous les conseils adéquats pour réussir vos prochaines vacances en itinérance à vélo avec votre chien. Avec 2800kms au compteur, Lucie et sa famille ont vécu mille et une aventures et sont donc les parfaits spécialistes pour répondre à toutes vos questions.
Lucie et toute sa petite famille vont donc tout nous expliquer ! Allez Lucie c’est à toi de jouer ! Dis nous tout ce qu’on doit savoir pour préparer un road trip à vélo avec son chien.
Partir en road-trip à vélo avec un chien
Ma famille se compose de 4 membres ! Il y a Alexandre, mon copain, qui a déjà un petit peu voyager avec son vélo ainsi qu’à pied. C’est un garçon très ouvert et réfléchi. Grâce à lui, je découvre cette vie que j’apprécie beaucoup ! Il a 28 ans et nous nous sommes rencontrés à La Rochelle.
Ensuite, il y a Mallo (surnommé Ninou 😉 ) qui est notre chien ! C’est un croisé husky de bientôt 6 ans, adopté à 6 mois et demi. C’est un gentil chien, très sensible, qui fait de l’anxiété de séparation. Il écoute vraiment bien pour un chien primitif et il peut donc bénéficier de nombreux moments en liberté ! Malheureusement, l’instinct de prédation est plus fort que tout et lorsqu’il y a un mouvement de fuite, il se met à sa poursuite mais sans pour autant tuer.
Et il y a Rossel, un petit chat européen de 1 an, adopté à l’association Les Minis Bouilles à ses 4 mois. C’est un petit Chaventurier ! Il nous suit partout. Il est très gentil et très attaché aux membres de sa famille. Il peut souvent profiter de moment de liberté lors de balades à pied.
Et quant à moi, si vous avez découvert notre aventure Road-trip à vélo à l’étranger avec son chien, eh bien vous me connaissez déjà un petit peu ! 😉
Apprendre à son chien à faire du vélo
Depuis quelques années, nous pratiquons le sport tracté avec mon chien, cani-cross, cani-rando et cani-vtt. Nous adorons ces sports qui nous lient dans l’effort ! Grâce à ces trois disciplines, nous avons créé un lien fort, des ordres/codes et notre chien connaît les directions : stop, devant, gauche et droite, dans l’eau.
Dans la vie de tous les jours, il connaît aussi d’autres ordres comme : recule, fait le tour, reste…
Avant de partir en voyage, j’ai dû un petit peu casser son habitude en cani-VTT à être toujours devant le vélo et à tracter. J’ai dû lui apprendre à se mettre au niveau de la pédale à droite du vélo avec l’ordre “au vélo” ou simplement à savoir serrer le chemin ou route sur la droite “serre à droite”.
J’ai choisi le côté droit de manière systématique afin qu’il n’est pas à réfléchir et qu’il facilite les croisements et dépassements par les usagers en voiture, en vélo…
Parfois, il est nécessaire que je l’attache (sécurité, réglementation …) et j’ai donc dû lui apprendre à ne pas tirer en laisse et rester à côté du vélo lorsque je l’attache. Il avait déjà connaissance qu’il ne devait pas tirer au collier donc ça facilite les choses. Il fait donc la différence entre son harnais de traction et le collier sur une situation à vélo.
Musher et Sophie : “Et si vous voulez en apprendre encore plus sur le fait de faire du vélo avec son chien c’est par ici ! Vous découvrirez quelques conseils et équipement pour que votre apprentissage à vélo avec votre chien se passe bien !”
La remorque vélo pour chien
Nous voyageons avec une remorque pour chien. Nous avons choisi la Croozer Dog Jokke pour sa taille et sa robustesse. Comme le chat avec son panier, nous avons commencé par intégrer la remorque à l’environnement de notre chien. Nous avons donc placé la remorque ouverte et y avons placé son tapis ainsi que son doudou. Il a dormi plus d’un mois dans la remorque sans que nous l’utilisions et il prenait plaisir à aller dans sa “chambre”.
Ensuite, nous l’avons attelé au vélo avec notre chien en liberté pour qu’il voit la carriole en mouvement et s’imprègne des sons etc. Puis, à la fin d’une sortie vélo avec notre chien en libre, nous nous sommes arrêtés et l’avons fait monter dedans sans la fermer, ni faire avancer le vélo. Ensuite, idem mais remorque fermée en restant juste devant lui et en lui parlant pour ne pas qu’il se sente emprisonné.
Et après, nous y avons été progressivement en essayant de s’arrêter toujours avant que cela devienne négatif (qu’il pleure ou s’agite). Il ne sait pas monter seul en remorque donc je dois systématiquement m’arrêter pour le faire monter ou descendre, c’est un coup de main à prendre et maintenant ça va relativement vite !
Cependant, il a du mal à supporter d’être à la fin du peloton et cela peu importe la personne qui le tracte. Alors lorsqu’il est de mauvais poil ou un peu excité, il chouine !
Même si nous possédons une remorque, il court beaucoup. Nous privilégions le libre et nous nous adaptons à différents facteurs : l’envie de notre chien, la sécurité de l’environnement, la météo, l’eau … Mallo court environ 20 kms par jour. Lorsque je vois que mon chien n’est pas trop à l’écoute, une côte à monter avec de la circulation, un passage en ville ou bien une route passante à risque, j’attache mon chien avec sa grande corde.
Il faut vraiment apprendre à bien connaître son chien afin de former un binôme. Il est important de désensibiliser son binôme canin et le connaître au mieux pour anticiper 99% de ses réactions. Une traversée de route, un départ derrière un animal, un besoin de boire, de faire une pause, une boiterie… ceci pour éviter un incident, un coup de chaud afin que le voyage reste un plaisir pour tous.
Si le chien court à côté du vélo, il faut aussi l’entraîner à courir des distances raisonnables de manière progressive. Les animaux sont comme nous et ont besoin d’entraînement afin de ne pas être dégoûtés, ne pas se blesser et subir les courbatures.
Musher et Sophie : “Si vous adorez le vélo et que vous cherchez d’autres destinations à découvrir avec votre chien, je vous invite à jeter un œil à La Normandie à vélo avec son chien ! Une autre destination à parcourir en pédalant pour des vacances Wouafement Bien”
Matériel pour partir en itinérance vélo avec un chien
J’ai un vélo de randonnée Fahrradmanufaktur acheté d’occasion et c’était un excellent concours de circonstance et une chance d’avoir un vélo comme celui-ci à ma taille en vente à une heure de La Rochelle dans ma tranche tarifaire (750 €) ! Il fonctionne donc à la force de mon corps, de mon mental (et peut-être un peu de la bière haha). Mon vélo possédait déjà deux portes bagages. Mes sacoches dont des Ortlieb Sport Roller Plus. Je possède 5 sacoches et non 6 car à l’avant je transporte Rossel, notre chat, dans son panier.
La remorque a été choisie en fonction des caractéristiques et des retours sur les différents groupes de voyage à vélo. Mon chien pesant 27 kilos, j’étais déjà limité sur la gamme à choisir afin d’assumer notre périple. La remorque ne transporte que Mallo et ses gamelles (ce qui équivaut à environ 45 kilos).
Mon chien a une très bonne condition physique et je prends soin de lui afin qu’il subisse le moins possible les kilomètres effectués. Je l’observe beaucoup, je contrôle ses coussinets très régulièrement, je les soigne avec le baume Bawaw et à la fin des journées physiques, je lui mets sa couverture Back on Track. La couverture joue un rôle important dans sa récupération. Ces deux produits sont vraiment les alliés indispensables !
J’ai deux gamelles pliables, un tapis fin (qui est dans la remorque et que je sors pour la nuit), des chaussons qu’il m’arrive d’utiliser en fonction du nombre de kms parcourus sur un sol qui endommagerait les coussinets et de la présence des mini coupures. J’ai un collier de rappel que j’utilise lorsque c’est urgent (sortie de gibiers). Un gilet fluo de chez Décathlon afin qu’il soit visible (ça améliore la sécurité de tous). Un GPS tractive pour le localiser s’il part derrière un gibier (et qu’il ne portait pas son collier de rappel). Une corde d’escalade de 4 m que j’utilise au quotidien en laisse et/ou pour l’attacher suivant nos spots de bivouac (parfois l’odeur de gibiers est très intense voire même il nous est arrivé d’avoir des chevreuils à 20 m de notre bivouac).
Conseils et anecdotes pour se lancer dans un road-trip de 2800 kms avec son chien
Pour partir à l’aventure avec son chien et se lancer dans un parcours en itinérance sur plusieurs centaines ou milliers de kilomètres à vélo avec son chien, il faut très bien connaître son binôme canin, connaître le comportement et les codes canins en général car nous croisons beaucoup de chiens et d’autres animaux.
Il faut également entraîner son chien. Ne pas faire d’anthropomorphisme mais être conscient de plein de choses et observer. Il ne faut pas penser que c’est facile de voyager avec son chien. C’est énergivore par la responsabilité et la gestion du chien dans l’environnement.
Le vélo est un rythme plus rapide que la marche mais reste lent. Cela engendre un besoin de réactivité et une meilleure réactivité qu’en marche. Mais cela laisse assez le temps pour que le chien ait le temps d’évaluer ce qui l’entoure, prendre une pause inopinée ou sentir une piste. Il faut aussi trouver quel est le bon rythme de “croisière” de son binôme, la vitesse à laquelle il sera dans sa zone de confort, sans forcer et donc endurant. Pour mon chien, cela dépend des températures et de l’hygrométrie, mais si tous les facteurs sont au vert, il peut courir jusqu’à 30 kilomètres dans la journée à une allure de 13 km/h (en moyenne).
Nous savons donc que lorsque Mallo est en liberté, nous devons réduire notre allure et nous caler entre 11 et 13,5 km/h afin qu’il puisse trotter confortablement. Il ne faut pas prévoir de grosse journée, car si le chien est fatigué, il ne pourra pas courir les autres jours.
Il faut être conscient que le but est de prendre du plaisir, d’économiser, de soigner son binôme afin qu’il aille dans la durée et non dans la performance. Aussi, il faut bien penser au jour de repos. Le maître comme le chien ont besoin de se reposer (physiquement et mentalement). Il est donc primordial de le prendre en considération et de faire des journées totalement off afin de reprendre la route avec plaisir. Le but n’est pas d’aller vite mais d’aller loin ensemble et toujours avec l’envie. Il faut donc faire attention à son corps et à son mental afin que l’on reste positif et donc neutre dans notre communication avec notre chien. Si nous ne sommes pas neutres, nous allons créer de l’incompréhension et donc des risques.
Une anecdote de voyage à vélo
Lors de la tempête de pluie, vent, neige que nous avons subi au début du Luxembourg, Mallo a eu des sessions en liberté car nous n’avancions vraiment pas vite et cela ajoutait aussi un poids considérable dans la remorque avec le vent. Le vent était tellement puissant que mon chien n’arrivait pas à trotter droit. Il se faisait aussi déporter sur la droite. C’était très drôle car nous subissions tous les trois les bourrasques de vent et nous galérions ensemble dans la bonne humeur. J’avais l’impression que Mallo me regardait en mode “euh … c’est bizarre ce truc !”. Mais comme je lui disais que ce n’était pas grave, ça le rassurait et il se challengeait à essayer d’avancer à mes côtés !
Aussi, lors d’un bivouac le long de la Saône où Mallo guettait les mulots, deux chiens de race Leonberg sont arrivés d’un chemin et ont dévalé en nous fonçant dessus. Moment compliqué car le chat était en liberté, les chiens avaient pris beaucoup de vitesse et arrivaient rempli de confiance en eux. Mallo était en libre et ne s’est absolument pas posé de question, il a foncé sur les deux chiens de + de 60 kilos (il en fait 27) et il leur a fait affront. Les deux chiens très étonnés du comportement de Mallo se sont stoppés net et n’ont pas essayé de faire un pas de plus. Après qu’ils aient fait demi-tour, nous avons tous les trois (Alex, Mallo et moi) été très soulagés et nous avons fait une session câlin pour redescendre en pression.
Quelle aventure ! Magique ! Merci Lucie pour tous ces précieux conseils ! Voilà qui prouve qu’on peut vivre ses rêves et profiter de la vie. Qu’il n’y a pas qu’un modèle à suivre. Et que nos chiens peuvent être de fabuleux compagnons de vie et d’aventure.
Ça donne trop envie de tenter l’aventure et de partir en road-trip à vélo avec son chien ! Perso mes mollets ne sont pas encore préparés pour cette expérience de folie et je ne suis pas certaine que Musher soit aussi sportive que Mallo haha ! Pour suivre toutes les aventures de Lucie et de son quatuor, voici leur compte Insta @Syklopattes et leur page Facebook @Syklopattes !