Il traverse la France en paddle avec son chien
Dans la vie j’adore me lancer des défis et toujours accompagnée de Musher. Le plus fou des défis a été de créer EmmèneTonChien.com et de donner vie à cette jolie communauté ! Coté défi sportif, Musher et moi avons commencé le cani-paddle il y a deux ans. On adore ça toutes les deux. Quand je l’amène au Lac du Salagou, notre lieu fétiche pour faire du cani-paddle, elle est comme une folle.
Alors quand j’ai découvert l’histoire de Thétis et Yohan, je n’ai eu qu’une envie : vous la partager… Ce duo s’est lancé un incroyable défi ; traverser la France en paddle. Comme leur aventure va durer quelques semaines, nous allons choisi de raconter leur aventure en deux fois. Dans ce premier article, notre duo de Wouafer’s va vous raconter leur histoire émouvante, leur entraînement et leur préparation physique pour cette aventure hors normes. Go Yohan, à toi de prendre la parole. Dis-nous tout !
Yohan et son chien, une relation fusionnelle
Je m’appelle Yohan Ozanne, j’ai 33 ans, je suis originaire de Caen. Je suis éducateur canin et agent cynophile. Thétis est ma femelle Berger Hollandais de 5 ans. C’est une chienne professionnelle de la sécurité privée et diplômée ! Elle est curieuse, sensible et aime l’humain malgré des débuts difficiles. Elle garde cependant quelques petites difficultés d’entente avec les chiens de son gabarit et plus gros qu’elle. Elle a aussi une obsession pour les cailloux depuis ses 4 mois 😉
Dans le passé, j’ai eu un chien qui s’appelait Achille; un berger belge malinois de travail. Après sa disparition, j’avais envie de trouver un prénom qui aurait eu un lien avec lui dans la mythologie Grecque; comme un clin d’oeil en son honneur. J’ai rapidement pensé à la mère d’Achille, Thétis, une Néréide des mers. Jusqu’ici je n’avais jamais eu de chien qui aimait l’eau. Bingo, mon autre chien, comme Achille, ne rentrait pas dans l’eau. Je ne me suis pas trompé ! J’ai enfin un chien qui nage et qui aime les activités nautiques pour mon plus grand plaisir et le sien également 🙂 Comme quoi ce prénom a peut-être influencé le caractère de mon chien.
Musher et Sophie : “Yohan a l’air de s’éclater avec Thétis dans l’eau, cependant je vous rappelle, que même si votre chien est très à l’aise avec l’eau, il est important de l’équiper d’un gilet de sauvetage pour plus de sécurité. D’ailleurs j’en ai testé plusieurs avec Musher, je vous donne mon avis ici –> “Gilets de sauvetage pour chien“. Et comme c’est malheureusement de saison, je me permets aussi une petits piqûre de rappel concernant les cyanobactéries. Ce sont des bactéries très dangereuses et malheureusement parfois présentes dans les cours d’eau proches de chez vous…
Nous avons eu un départ assez difficile avec Thétis. C’était une chienne peureuse de tout, qui s’adaptait très difficilement aux environnements. Elle avait une peur énorme de l’extérieur au point où pour l’aider j’ai dû avoir recours à des anxiolytiques. Bien que j’avais adopté Thétis comme une chienne de travail, les entraînements étaient quelque chose de trop anxiogène pour elle (coup de feu, cris, scénario d’agression etc …). J’ai décidé d’abandonner, jusqu’à ce que plusieurs mois plus tard, lors d’un entraînement avec Bingo et en parallèle du travail en douceur à la maison, Thétis s’est décidée d’un coup à vaincre ses peurs et aller à l’assaut du mordant, sans contrainte bien sûr. Cette activité lui a permis de gagner en confiance, et de vaincre pas mal de ses peurs.
Si j’avais à décrire les Bergers Hollandais que je connais et que j’entraîne dans la vie de tous les jours, ce sont des chiens curieux, très proches de leur maître, sans cesse dans le questionnement, dans la réflexion, sensibles, affectueux et très coopératifs ! Ils sont beaucoup de qualités …
Une complicité exceptionnelle avec mon chien
J’ai une relation fusionnelle avec ma chienne. Nous sommes H24 ensemble. Je travaille avec Thétis la nuit et c’est aussi ma compagne de travail dans mon entreprise d’éducation canine. Donc c’est mon chien de tous les instants, nous passons de merveilleux moments. J’ai une chance énorme de pouvoir vivre constamment avec elle ! Comme dans toutes relations, il y a des choses hyper sympas comme nos petits rituels. Le réveil commence avec une petite partie de jeux dans le lit, on lutte, on fait des câlins, puis vient le moment de se laver ! Sorti de la douche, je me sèche les cheveux, mais Thétis est une fille avant tout, et a besoin qu’on lui fasse son brushing également (elle vient réellement demander à ce que je passe le sèche cheveux sur elle et la brosse). Les moments que je passe avec Thétis et comme ceux que je passais avec Bingo et Achille, malgré qu’ils soient différents, restent tous magiques et inqualifiables de bonheur !
Traverser la France en stand-up paddle avec son chien
J’ai toujours eu cette frustration de ne pas avoir de chien qui soit à l’aise avec l’eau. Un jour, j’ai vu une vidéo sur Youtube, d’un homme qui faisait du paddle dans les vagues aux États-Unis et faisait des tricks avec deux chiens sur la planche. J’ai trouvé ça fou, mais en même temps je ne me voyais pas faire ce genre de chose, car je n’avais jamais fait de stand up paddle, et encore moins dans les vagues. J’ai eu l’envie d’acheter ma première planche, sans aucune connaissance, et à force d’insister auprès de ma chérie, elle a fini par craquer. Mon cadeau d’anniversaire ? Ma première planche. Dès le départ, en plein mois de janvier, j’ai voulu m’initier et directement avec ma chienne.
À cette époque, je suivais pas mal de personnes inspirantes, comme Blandine une caennaise partie à l’assaut du monde en Footbike, mais également Claude Dhondt qui est le premier à faire la traversée de la France en paddle et aussi Ingrid Ulrich et ses expéditions en paddle au Groënland… J’ai eu envie, moi aussi, de partir à l’aventure avec ma chienne, en stand up paddle et traverser la France par les fleuves et les canaux, au profit d’une association qui vient en aide aux chiens amputés et handicapés : Les tri’pattes.
Le parcours en paddle de Yohan et son chien
Pour cette traversée, il n’y a pas mille itinéraires possibles. Ma seule difficulté pour le moment, c’est de me décider sur le point de départ de la traversée. Soit je pars de Normandie ma région d’origine, soit de Dunkerque pour descendre vers le Grau du Roi.
Pour rallier le Nord au Sud, rien de plus simple, je vais naviguer par les fleuves et les canaux, en passant par les écluses et deux tunnels selon mes plans. Je suis encore en train de regarder s’il me faut des autorisations auprès de la VNF (voie navigable de France) pour pouvoir naviguer sans souci sur tout mon itinéraire.
Concernant les repas, la tente, les matelas, le duvet, ce sera l’aventure. On fera sûrement pas mal de bivouac avec mon chien. Je vais manger grâce à mon réchaud et mes repas lyophilisés qui sont un des plus gros coûts de la traversée d’ailleurs. Mon pari, c’est de n’avoir aucune assistance pendant cette traversée ou le minimum. Mais si quelqu’un me lance une invitation à dormir dans un vrai lit et le confort d’une douche et d’un bon repas; je ne pourrai pas refuser 😉 Ou bien entendu en cas de problème.
Quel entraînement pour cette aventure canine ?
Les entraînements : c’est quand on peut ! Il y a des semaines où nous allons pouvoir nous entraîner deux fois, d’autres une fois, d’autres pas du tout. C’est variable. Mais dans tous les cas, minimum deux à trois fois par mois.
Ma chienne, elle, s’entraîne en même temps que moi sur l’équilibre en plus de l’augmentation de l’endurance physique. Thétis nage beaucoup, en plus de rester avec moi sur la planche, ce qui fait d’elle une chienne plus qu’endurante ! Pour initier ma chienne au Stand up Paddle, j’ai commencé par faire en sorte qu’elle monte sur la planche au sol sur la terre ferme, puis qu’elle reste dessus grâce à la méthode du clicker training. Une fois l’association positive de la planche, je suis monté dessus (toujours au sol) et j’ai imité le mouvement avec la pagaie de manière à ce qu’elle n’ai pas peur de la pagaie qui va passer au dessus d’elle. Puis ensuite, j’ai commencé à décoller de quelques centimètres la planche du sol, et faire quelques petites rotations.
Une fois ma chienne à l’aise au sol sur la planche, nous sommes allés dans l’eau. Au départ elle sur la planche et moi à côté. Puis rapidement je suis monté dessus. Dans un premier temps assis, puis à genoux pour finir debout. Dès la première séance dans l’eau, je me suis mis debout. À plusieurs reprises nous sommes tombés, puis persévérant nous avons inlassablement recommencé. Maintenant, il est rare (mais pas impossible) que nous tombions de la planche.
Le matériel de Yohan et son chien
Pour la traversée nous allons utiliser énormément de matériel, à savoir un gilet de sauvetage chacun. La sécurité avant tout ! Un Leash, attache qui me retient à la planche. Ma chienne aura un ensemble de collier et laisse en biothane qui résiste aux saletés et à l’eau. Puis : la planche de paddle de 4.67 m, les différents sacs imperméables contenant les produits de soins, les équipements pour dormir et manger, l’électronique, la trousse de soin, la nourriture (croquettes et plats lyophilisés), le filtre purificateur d’eau… Nous allons donc être autonomes en eau, sans en transporter ! Le but étant de filtrer, purifier l’eau présente dans les fleuves et les canaux. Consommation d’eau illimitée ! Le purificateur me permet de filtrer les virus, les bactéries et les protozoaires afin de pouvoir boire l’eau sans être malade.
Pour l’électricité, je vais embarquer un panneau solaire 24w pliable pour la journée et une turbine en cas de vent. L’objectif est de la mettre dans les zones de débit en mode hydrolienne pour la nuit. Je veux pouvoir recharger les batteries externes le jour comme la nuit et être autonome en électricité. Il faut savoir que je ferais des vidéos et des photos chaque jour. De l’épisode #1 jusqu’au dernier jour !
Nous ferons aussi des live depuis Facebook, afin de partager notre aventure avec les personnes qui nuis suivront. J’aurai un contact social ce qui est important pendant une traversée où l’on sera seuls. J’aurai aussi une montre GPS pour savoir combien de kilomètres je vais parcourir par jour, augmenter ma cadence en cas de retard sur les prévisions et partager ma position en temps réel tous les jours.
Je suis aussi dans la réflexion pour créer un abri contre le vent et la pluie pour Thétis sur la planche. Un abri démontable rapidement et léger. J’ai déjà des idées, mais j’ai besoin de personnes qui soient capables de m’aider. Donc s’il y a des bricoleurs parmi les Wouafer’s, je suis preneur ! J’ai essayé de contacter des Youtubeurs mais pas encore de réponses…
Retrouvez ici la liste du matos mentionné dans cette vidéo :
- le gilet de sauvetage pour chien Floatcoat de Ruffwear
- la serviette microfibre pour chien Dirtbag de Ruffwear – en équivalence Decathlon : le peignoir de bain pour chien
- le paddle Itiwit de Decathlon et le gonfleur électrique 12volts à brancher sur la voiture
- le gilet de sauvetage gonflable de Decathlon (porté par Sophie)
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Des phases de test avant le grand jour
Je vais partir le mardi 20 août pour la traversée de l’Orne soit environs 152 kms, en partant au plus près de la source jusqu’aux rives de l’Orne à Caen. Cela va me permettre de voir ce qu’on peut faire avec la planche que nous aurons pour la traversée, chargés d’un minimum d’équipements. On pourra alors ajouter ou retirer des équipements.
Le jour du grand départ pour Yohan et son chien
Le grand départ sera au mois d’avril 2020 je pense, à la fin de la période de la chasse, mais aussi à la fin des gelés hivernales. L’eau risque d’être froide, les nuits encore froides (voir en dessous de 0°) donc le matériel sera mis à rude épreuve, notre mental également.
Musher et Sophie : “ Pour apporter un peu de chaleur et de confort à Musher quand la saison est encore un peu fraîche, je l’équipe d’un gilet en néoprène. Habituellement, ce sont plutôt les chasseurs qui équipent leur chien de rapport de gibier d’eau avec ce type de gilet. Musher se met à l’eau quelque soit les conditions météo, aussi, une fois trempée, elle grelotte vite sur la planche. Elle ne peut pas courir pour se réchauffer donc elle prend vite froid. Ce gilet de néoprène lui apporte une chaleur non négligeable. Il n’est jamais très bon de laisser un chien attraper froid; cela peut avoir des conséquences sur son arthrose quand il sera vieux… ”
Mon état d’esprit est très positif. Je sais que j’ai encore du temps pour m’entraîner, pour m’améliorer et peaufiner le projet de cette grande traversée. Ma condition physique est bonne et le sera davantage. Sur le plan psychologique, je suis bien, mais je suppose, que c’est quand le départ approchera que les choses vont se compliquer pour ma chienne et moi… L’état d’esprit de Thétis est bon ! Là où je vais, elle suit ! Sans hésiter, sans rechigner, elle est plus prête que moi pour ce périple, pour cette aventure. Autant sur le plan physique, que mental !
Dans tous les cas, je serai sa force et inversement, nous sommes plus qu’un binôme, nous sommes plus qu’un simple maître et son chien. Elle est mon carburant au même titre que ma chérie et mes enfants. Elle est ma force, ma fierté, et je sais qu’à deux on va y arriver ! Les maîtres mots : fierté, honneur, détermination !
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Je ne sais pas vous, mais moi, je serai aux premières loges pour suivre l’extraordinaire défi de Yohan et Thétis. Ils ont d’ailleurs déjà prévu de nous raconter leur périple à leur arrivée. Je vous raconterai leur aventure au travers de la partie 2 de cet article, impatients ?
Vous pourrez vous aussi suivre les aventures de Yohan et sa chienne via leur compte Facebook et leur compte Instagram ! Ils sont dans les startingblocks !