Le GR10 : la grande traversée des Pyrénées à faire avec son chien

Hey les Wouafer’s ! Je suis ravie de vous retrouver pour de nouvelles aventures. Vous aimez la montagne ? Vous aimez randonner avec votre chien ? La grande aventure de la traversée des Pyrénées via le GR10 est l’un de vos rêves ? Alors, faites-le avec votre chien ! Oui, oui, je vous assure, faire la traversée des Pyrénées (GR10) avec son chien, c’est possible ! Pour vous le prouver, j’ai interviewé deux Wouafer’s fans de cette randonnée.  

Il s’agit de Roxanne, Gérard et leurs trois chiens, un jack russell et deux huskies. Ces amoureux de la randonnée ne se lâchent pas d’un poil. Ils pratiquent beaucoup d’activités ensemble : le canicross, le canicross blanc, le ski de rando, le ski de descente et surtout la cani-rando. Aujourd’hui, ils nous partagent leur périple le long de la grande traversée des Pyrénées, sur le GR10, avec leurs trois chiens. Suivons nos sportifs et découvrons cette randonnée de plus près.

Roxanne et Gérard, à vous de jouer 🙂

La grande traversée des Pyrénées avec nos chiens : quel merveilleux souvenir ! Cela faisait un long moment que nous voulions faire ce parcours avec nos chiens, mais le temps nous avait manqué jusque là. Nous voulions faire la traversée en une fois, il fallait donc pouvoir prendre assez de congés pour réaliser ce périple. En 2018, nous avons quitté nos emplois salariés pour nous lancer en tant qu’entrepreneurs : enfin libres ! 

Le GR10 est la plus longue randonnée que nous avons fait avec nos chiens. Nous sommes partis le 1er Juillet 2018 de Hendaye et nous avons mis 39 jours pour arriver à Banyuls sur Mer. Il s’en est passé des choses pendant ce voyage ! Nous avons parcouru près de 800km et 52 000m de dénivelé positif et autant en négatif. Attention, il n’a pas été possible de faire l’intégralité du GR10 avec nos chiens car ce parcours traverse le Parc National des Pyrénées et la Réserve du Néouvielle qui sont interdits aux chiens. Nous avons dû nous organiser à l’avance et définir un itinéraire bis contournant ces zones pour pouvoir tout faire à pied et tous ensemble.

Nos endroits pour bivouaquer sont prévus à l’avance. L’idéal est d’avoir de l’eau à proximité sans en être trop près pour éviter l’humidité ambiante, un endroit assez plat pour éviter de glisser toute la nuit, loin des troupeaux pour ne pas les déranger, être dérangés et exciter nos chiens. Une belle vue est un plus mais ce n’est malheureusement pas toujours possible de conjuguer tous ces critères car il faut parfois respecter des réglementations propres à certains endroits, notamment liées aux horaires de bivouac autorisés, aux aires interdites…

D’un point de vue logistique, nous avions prévu nos ravitaillements à l’avance et nous les avions déposés dans des auberges sur notre itinéraire pour pouvoir les récupérer au fur et à mesure. Il était important de prévoir  leurs rations de croquettes pour nos chiens et nos repas.

Nous avons vraiment apprécié d’être tous les 4 et d’être loin des tracas du quotidien. C’est un retour aux choses simples qui est tellement agréable. Notre plus beau souvenir, c’est certainement au dernier sommet avant notre arrivée à Banyuls sur Mer. On en avait les larmes aux yeux, les chiens étaient fatigués et profitaient de chaque pause pour faire une petite sieste mais on savait qu’on était au bout de notre aventure. C’était une expérience magique à partager tous ensemble !

Randonner avec son chien ça ne s’improvise pas ! Impossible de partir les mains dans les poches, surtout s’il s’agit d’un parcours comme le GR10. Il vous faut quelques indispensables.

En ce qui nous concerne, nous utilisons le même matériel de base en canicross et en canirando. Nous avons chacun un baudrier et une longe amortissante de 2m environ par chien.

Pour les randos à la journée comme le canicross, Jack et Neirock ont un harnais XBack de chez Manmat, l’équivalent du harnais Speed Race, qui leur permet de tracter dans des conditions optimales. Texas a également un harnais de traction car elle est assez puissante !

Pour des randonnées en itinérance, ils ont chacun leur sac de bât. Texas, notre Jack Russel, a un Ruffwear Approach Pack que nous avons dû customiser pour qu’il soit ajusté à sa taille. Jack et Neirock, nos Huskies, ont un Ruffwear Palisades qui est très pratique car les sacoches se désolidarisent du harnais. Ainsi débarrassé des sacoches, le sac devient un simple harnais, ce qui est très pratique car nous n’avons pas à leur prévoir un autre harnais. Ces deux sacs de bât sont un peu chers à l’achat mais ils valent vraiment le coup car nos chiens n’ont jamais eu d’irritation ou d’échauffement, les sacs sont toujours bien restés en place et ils sont très solides au vu de la vie qu’ils leur mènent !

En rando, nous avons toujours pour eux :

• des bottines en cas de blessure aux coussinets

• des gamelles souples de voyage

• une gourde d’eau

• des friandises (ce qu’ils préfèrent aha)

• deux longes de 10m chacune

• une trousse de secours (avec désinfectant, sérum physiologique, tire tique, bandage…)

La cani-rando est une activité ouverte à tous les chiens peu importe leur gabarit. La preuve nous randonnons sur de longues distances avec un Jack Russell et des Huskies ! Toutefois, comme pour nous humains, il est nécessaire d’y aller par étapes et progressivement.  Pour ne pas “dégouter” le chien – comme le maître – il vaut mieux commencer par des randos de courtes durées, sans trop de dénivelés, et augmenter tout cela petit à petit. Si votre chien n’est pas sportif, abandonnez l’idée d’une rando comme ça avec lui ! Il souffrira très vite et ça sera rapidement un vrai calvaire pour lui. 

Nos chiens sont habitués à faire de la randonnée avec nous depuis toujours. Malgré tout, llors de notre traversée des Pyrénées, après une très grosse étape de 35km et plus de 3000m de dénivelé négatif, Texas avait des courbatures et ne pouvait plus avancer… Nous avons alors refait nos sacs pour lui faire une petite place dans l’un d’eux et elle a ainsi fait 2 étapes en se reposant.

Avant de se lancer sur de l’itinérance longue, il est préférable de faire quelques randonnées avec votre chien sur plusieurs jours pour gagner en expérience et être à l’aise dans la gestion de l’effort et de l’équipement. Et cela est valable tant pour l’humain que le chien ! Pour le confort du couple chien-humain, il est préférable que le chien connaisse à tout le moins les ordres de bases, c’est à dire les directions et le “stop”. Ensuite tâchez à toujours vérifier votre itinéraire avant le départ pour être sûr que le chien pourra le faire en intégralité : pas d’interdiction ou de passage trop délicat. Les cordes, échelles, ponts de singes… sont des obstacles souvent très difficiles à passer voir infranchissables.

Pour faire le GR10, l’été reste la meilleure période car la neige a généralement fondu tout le long. C’est un parcours très exigeant dès les premières étapes et qui nécessite une bonne condition physique et des connaissances en itinérance. Le topo guide du GR10 prévoit normalement 55 étapes. Il faut également bien connaître la montagne car les conditions climatiques, même en plein été, peuvent varier d’un extrême à l’autre en quelques minutes : un soleil radieux, quelques nuages, un coup de vent et un orage violent s’abat sur vos têtes… 

Soyez attentif lors des passages un peu aérien, à flanc de crêtes surtout si le chien est détaché, cela peut être dangereux car les chiens n’ont pas la notion du vide.

Respectez l’environnement dans lequel vous évoluez. Que ce soit en montagne ou en campagne, il y a une faune et une flore présente qu’il faut respecter. De ce fait, il est préférable de garder son chien attaché, sauf si ce dernier a un excellent rappel. Le but n’est de ne pas déranger les animaux sauvages ou d’élevage qui se trouvent sur votre itinéraire ainsi que les autres randonneurs. C’est hélas à cause de beaucoup de comportements irrespectueux que les chiens sont aujourd’hui bannis de certains endroits comme les parcs nationaux, réserves naturelles.. et mal vus dans biens d’autres endroits. 

Mon dernier conseil concerne la présence des patous… Nous avons souvent rencontré des patous et des chiens de berger. Et dans ce cas, soit ça passe, soit ça casse ! Tout dépend de l’éducation reçue par le patou. Nous nous attachons toujours à contourner les troupeaux, nous sortons des sentiers pour ne pas les déranger et passons au plus loin. Certains patous comprennent rapidement que nous ne sommes pas un danger et aboient au loin sans plus. Alors que d’autres nous ont déjà chargés, nous mettant dans des situations délicates. Cela nous est déjà également arrivé alors que nous n’avions pas nos chiens… Le mieux dans ces cas là est de tenir les chiens le plus court possible, généralement nous les tenons au harnais pour ne leur laisser aucune marge de manoeuvre et continuer à avancer jusqu’à ce que le patou nous fiche la paix. Il n’y a pas de solution miracle malheureusement… Il fait son travail.

Nous avons vraiment aimé l’intégralité du parcours, les paysages changent au gré des départements et ont chacun leurs particularités. Nos étapes préférées ont été :

• Notre 1ère étape, c’est le moment où nous quittions tout. Nos amis Claire et Simon étaient venus nous soutenir pour l’occasion. Après le dernier au-revoir, nous nous sommes élancés vers les montagnes depuis Hendaye. Nous avons rapidement quitté la ville et emprunté les premiers sentiers basques jusqu’à arriver au pied de la Rhune, tout en ayant toujours l’océan Atlantique derrière nous.

• Notre 12ème étape, qui nous a mené au lac Gentau, où nous avons dormi face au Pic du Midi d’Ossau jusqu’en dessous du col d’Ausseilla. Une fois passé le village de Gabas, on sort littéralement de tout espace civilisé et nous n’avons plus croisé d’êtres humains durant 24h ! Nous avons remonté la corniche des Alhas qui est assez vertigineuse et ensuite nous sommes rentrés dans le vallon de Soussouéou. C’est un espace très sauvage, à l’état brut. Seules quelques brebis passent l’été ici. 

• Notre 39ème et dernière étape : nous avons enfin aperçu la Méditerranée! Tout le monde nous avait dit qu’on la verrait depuis le sommet du Canigou, mais il y a fait de la brume ce jour-là donc nous n’avions aucune visibilité. Cette étape a été très forte en émotions pour nous 4. Nous savions que c’était la fin et nous essayions de le faire comprendre à Texas et Jack. Nos chiens étaient plutôt fatigués et en profitaient pour faire une petite sieste à chaque pause que nous faisions. Depuis le dernier sommet, le Puig de Sallfort,  nous pouvions voir Banyuls sur Mer, notre arrivée. S’en est suivie une longue descente, à travers une végétation basse puis à travers les vignobles. 

Trois endroits nous ont particulièrement marqué : 

• Le col d’Ausseilla. Lors de notre 13ème étape, nous avons passé le col d’Ausseilla qui se situe à la frontière entre les Pyrénées Atlantiques et les Hautes Pyrénées au lever du soleil. Nous étions sur un sentier non balisé, les couleurs étaient sublimes. On pouvait voir d’où on arrivait et vers quoi on allait. Il y avait encore quelques névés, on se serait cru sur une autre planète !

• La cabane d’Artigue (Haute Garonne). C’est certainement le plus gros luxe que nous avons eu durant notre traversée. Cela faisait 48h que nous marchions sous la pluie et dans le brouillard… Et dans cette cabane, nous avons pu nous faire un feu pour sécher toutes nos affaires, nous réchauffer et dormir à l’abri sans ce soucier de la nuit à venir. Cette cabane est vraiment rustique mais dans ces conditions, elle offre un confort inégalé!

• La cheminée du Canigou. Nous sommes montés au lever du soleil au sommet du Canigou au cours de notre 35ème étape. Nous sommes partis de la cabane Arago où nous avions passé la nuit. Nous avons croisé des troupeaux d’isards qui se situaient à peine à quelques dizaines de mètres de nous lors de notre ascension. Nous avons emprunté la “cheminée” du Canigou et les chiens se sont très bien comportés malgré la difficulté et nous ont écouté tout le temps. 

Voilà quelques lignes que nous vous parlons du GR10 mais il y a bien d’autres merveilleuses randos à faire dans les Pyrénées. Nos randonnées préférées à faire avec son chien sont :

• le Cabaliros – Hautes Pyrénées : c’est une rando très facile qui commence au dessus du village de Sireix. Il faut moins de 2 heures pour atteindre le sommet et la vue est magnifique là haut par temps dégagé. Nous y avons souvent bivouaqué car le coucher et le lever de soleil sont vraiment beaux et offrent un point de vue magnifique sur toute la chaîne des Pyrénées. C’est un itinéraire qui peut se faire également en raquettes ou ski l’hiver et en canitrail l’été. Attention cependant à prévoir assez d’eau car il n’y en a pas du tout sur le parcours.

• la Canigou – Pyrénées Orientales : avec un nom pareil, c’est prédestiné d’y aller faire une randonné avec son chien ! Haha ! Il est possible de monter au sommet à la journée par la voie normale depuis le refuge des Cortalets, c’est une rando assez facile, il faut juste prévoir de l’eau car il n’y en a pas sur le parcours et un bon coupe vent car ça souffle souvent au sommet. Mais il est aussi possible de faire le tour du massif sur plusieurs jours en incluant le sommet (cabane Arago, crête du barbet, cheminée…) La vue au sommet est sublime sur la méditerranée et tout autour du massif se succèdent différents environnements : forêt, pierrier….

• le Lac d’Ausseilla – Hautes-Pyrénées : c’est une rando peu connue mais elle permet d’accéder à un petit lac préservé et loin des foules. C’est une randonnée à faire à la journée ou sur 2 jours en bivouaquant au lac quand il fait chaud l’été. Il y a en effet de l’eau pratiquement sur tout le parcours. On remonte un petit vallon au départ du lac du Teich au dessus d’Arrens-Marsous, il y a généralement un seul troupeau de vaches qui ne posent pas de problème au niveau de la cabane du Bouleste et on continue tout droit sur une sentier qui n’est pas balisé et suit le ruisseau. C’est une rando assez sportive car le dénivelé est important sur une courte distance mais le lac est très peu fréquenté donc c’est le calme assuré !

• Le Pic du Midi d’Ossau – Pyrénées Atlantiques : c’est une rando très populaire et à juste titre d’ailleurs car le lever de soleil derrière l’Ossau est vraiment magnifique. C’est une rando qui peut se faire à la journée mais le bivouac au bord du lac est très sympa. Par contre, c’est à éviter en période estivale car il y a beaucoup trop de monde, ça reste une randonnée très facile (1h30 de marche seulement depuis le parking….) donc très accessible.

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Allez hop ! C’est parti ! Direction les Pyrénées 🙂 J’espère que cet article vous aura donné envie de tester la traversée des Pyrénées avec votre chien, mais vous l’aurez compris : prudence ! Faire une aussi longue randonnée avec son chien est une activité à laquelle il faut se préparer. Il faut être sûr(e) de son niveau, des capacités de son chien et bien connaître la montagne et ses dangers.

Merci encore à Roxanne, Gérard et leurs chiens de nous avoir partager leur expérience Trop W’ouf. Vous souhaitez en savoir plus sur leur histoire ? Découvrez leur portrait Wouafement Bien et pour ceux qui souhaitent suivre leurs aventures Canadienne, vous pouvez les retrouver sur leur page facebook et leur compte Youtube.

Pssssst : vous souhaitez tester des nouvelles activités avec votre chien ? Jetez un oeil à ces articles : “Le top 10 des sports de traction à partager avec son chien” ; “Le top 5 des activités d’été à faire avec son chien” et “Faire du bivouac avec son chien” . Psssssst : d’autres articles arrivent très prochainement sur le Mag’ de EmmèneTonChien.com ! Restez connectés et tendez l’oreille et la truffe ! !

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