Courir la nuit avec son chien

Cet article aurait aussi pu s’appeler courir en toute sécurité quand on est une femme avec son chien. Ça paraît dingue de devoir écrire un article sur ce sujet mais malheureusement si tu lis cet article c’est que tu cherches toi aussi comment courir en toute sécurité. D’autant plus si tu cours la nuit et seule avec ton chien : forcément tu t’es posée la question de ta sécurité et de la sécurité de ton chien un jour ou l’autre. Aujourd’hui, je vais te parler du matériel qu’il vous faut pour voir et être vue pour toi et ton chien et je vais aussi te parler du matériel qu’il te faut pour ta sécurité.

Courir avec son chien c’est franchement génial. Votre toutou a une énergie débordante ? Le cani-cross ou le cani-trail sont des sports parfaits pour lui ! Un petit rappel : le canicross est un sport de traction canin où maître et son chien sont reliés par une longe élastique. Le chien est équipé d’un harnais de traction et le maître d’une ceinture de canicross ou d’un baudrier selon ses préférences.

C’est un sport canin qui se pratique presque toute l’année. Quoique cela dépende de l’endroit où vous habitez puisque passé 20 degrés en extérieur, votre toutou aura vite beaucoup de mal à supporter la chaleur et il est déconseillé de prévoir une session sinon gare aux coups de chaleur.

Habitant dans le sud de la France, je pratique le canicross plutôt l’hiver du coup et en fin de journée après le travail ce qui signifie que je cours la majeure partie du temps de nuit. Je déteste courir en ville; je trouve ça méga dangereux alors je cours plutôt sur des sentiers entre les vignes ou sur des petites routes à l’écart. Il me faut donc être visible pour signaler ma présence aux véhicules que je pourrais croiser pour éviter les accidents.

J’utilise pour ça :

• Jogging avec bandes réfléchissantes

• Sac de trail avec bandes réfléchissantes

• Bandes scratch pour les bras

• Lumières clignotantes sur mon sac à dos

Il faut aussi que j’y vois clair. Alors j’ai choisi une frontale. Il existe des dizaines de modèles différents et à tous les prix. Des qui se rechargent ou d’autres à pile (à éviter : merci le budget pile et pas du tout écolo !). Je suis plutôt partisane d’y mettre le prix. La nuit, mieux vaut voir net et loin pour identifier le danger. Il y a souvent plusieurs niveaux d’intensité. Je ne vais pas pouvoir vous aider beaucoup dans son choix. Je vous conseille de lire et farfouiller sur les blogs où il y a des comparatifs.

Bien sûr, il faut aussi que Musher soit visible. W’ouf course ! Musher est équipée d’un harnais de canitraction avec des bandes réfléchissantes sur lequel j’ai fixé une bande lumineuse et d’un collier lumineux sur lequel j’ai fixé une lumière supplémentaire, un système de repérage lumineux. J’ai également équipé la longe élastique d’une lumière pour que le véhicule que l’on pourrait croiser puisse se faire une idée de notre taille globale… J’ai opté pour un matériel avec une lumière fixe, rien de clignotant. Comme nous, je suis assez persuadée que cette lumière clignotante peut les gêner.

Vous pouvez tout aussi bien décider de courir avec lui en libre. Il est donc d’autant plus important que vous puissiez repérer votre chien vite et bien. Équipez-le d’un gilet fluorescent pour qu’il soit visible. Ça existe aussi en mode bandana réfléchissant. Je trouve ça moins efficace car plus petit. J’ai aussi découvert des manteaux pour chien fluorescents. Il existe même maintenant des harnais de balade fluo et même lumineux. Bref, tout un panel de matériel pour vous balader ou courir avec votre chien en sécurité.

Je vous présente aussi mon avis sur des tas d’autres produits lumineux et réfléchissants dans l’article : “Se balader la nuit avec son chien”. Vous pourrez y trouver encore d’autres conseils !

Lorsque je choisis le matériel lumineux, je suis attentive à son côté waterproof… Musher est une labrador qui n’évitera jamais au grand jamais une flaque d’eau. Il faut donc du matériel qui résiste et pas qu’aux petites éclaboussures ! Je regarde aussi la batterie : rechargeable ou à pile ? Si c’est pile : est-ce que je vais pouvoir la changer moi-même ? Je ne suis pas adepte du gadget lumineux qu’on utilise un hiver et qu’on jette. Un peu de respect pour notre planète quand même !

Courir de nuit est une sensation un peu particulière : on est plus vigilant aux bruits et aux odeurs. On croise plus d’animaux sauvages. On a un terrain de jeu entier pour nous seules. Quelle liberté ! Musher comme moi aimons beaucoup courir de nuit toutes les deux. Sauf que c’est aussi un moment où je me sens plus vulnérable, plus en danger. Oh je ne suis pas une grande amoureuse des sangliers mais ça n’est pas eux que je crains le plus. Celui que je crains c’est le taré planqué dans un buisson qui guette sa proie et qui vous fait terminer dans les tristes pages des faits divers de votre journal local… ou pire, dans l’émission “Faites entrer l’accusé”. Je suis un peu trouillarde dans la vie c’est vrai… mais mes craintes sont malheureusement nourries de sales histoires de joggeuses dont des chasseurs ou ramasseurs de champignons découvrent le corps de temps en temps… Courir seule, quand on est une femme, n’est pas sans risque. Mais la peur n’évitant pas le danger, je me refuse à rester cloitrée chez moi tout l’hiver au prétexte qu’il fait nuit…

Mon chien est le premier rempart contre les fêlés du casque que je peux rencontrer. Musher est noire et de taille moyenne; c’est un labrador. Au premier abord, elle peut dissuader un zinzin tenté de venir m’emmerder mais c’est une chienne un peu “patate” qui dit bonjour à tout le monde et qui, passé l’effet de surprise, ne fait pas franchement peur. Ça n’est pas un chien d’attaque et elle ne montre aucun signe d’agressivité ce qui est parfait dans la vie courante mais pas efficace contre les tarés.

Alors j’ai pris le parti de courir équipée et d’adopter quelques bons réflexes.  Je te partage mes petits trucs pour courir seule et en sécurité quand on est une femme, enfin le plus en sécurité possible… Le premier est bien sûr de partir avec mon téléphone chargé dans la poche et ma batterie externe dans le sac de trail dans mon dos. Quand on part courir ou marcher avec son chien, c’est pour s’aérer la tête, penser à autre chose, se détendre… mais il faut rester connectée pour sa sécurité ! Une chute (la nuit c’est plus fréquent qu’on l’aimerait..), un coussinet abîmé, un quelconque soucis : il faut pouvoir prévenir !

Avant tout, je te déconseille de courir avec de la musique dans les oreilles quand tu cours avec ton chien, de nuit comme de jour. Ainsi tu gardes l’oreille attentive pour éviter tout danger pour vous deux comme une voiture qui arrive derrière toi, un sanglier qui va bientôt sortir des buissons…

Pour moi, l’une des meilleures défenses contre les types chelou c’est le bruit. Il existe des sifflets, que je te conseille d’avoir autour du cou pour l’attraper facilement, ou même des alarmes sonores faciles à déclencher en cas de problème. Il y a aussi des apps comme Red Panic Button ou My Panic Alarm qui donnent l’alerte à tes proches en cas d’urgence et permettent de te géolocaliser. Les sprays lacrymogènes ou au poivre sont aussi une bonne solution mais en cas de “surprise”, il faut être capable de le sortir de sa poche et de bien l’orienter pour ne pas tout prendre dans la figure… ça commence à faire beaucoup pour un matériel à utiliser en mode panique. J’ai toujours sur moi, à la ceinture, en évidence (!), un couteau. Que je fasse du canipaddle, du canicanoë ou tout autre sport, je l’ai sur moi en permanence et en évidence. Tout d’abord c’est très utile pour cueillir des champignons, se sortir de vieux filets de pêche, tartiner un peu de nutella sur du pain quand c’est l’heure du goûter mais ça envoie un petit message aux zinzins que je peux croiser genre  “ Viens pas m’emmerder, je vais pas me laisser faire. ”

Pour éviter de te faire repérer, change souvent de circuit. Ça évitera à quelqu’un de t’attendre là où tu passes tous les jeudis soirs… Je suis un peu un contre exemple en la matière, mais bien évidemment, le premier des conseils est d’éviter de courir dans des zones trop isolées. Pour ma part, je pense qu’il y a moins de tarés au mètre carré en plein milieu des vignes de ma jolie campagne que dans un parc en plein milieu d’une grande ville mais je n’en ai pas la preuve.. Une chose est sûre si tu croises quelqu’un que tu ne sens pas, fais confiance à ton ressenti et n’hésites à faire demi-tour ou à rentrer plus vite que prévu chez toi.

En tous cas, le premier réflexe à avoir c’est de prévenir quelqu’un que tu es partie courir avec ton chien. Indique ton parcours et ton temps de course ainsi quelqu’un pourra s’affoler si tu ne rentres pas avec ton chien et prévenir les secours. J’utilise Strava pour suivre mes performances en course. Cette appli permet aussi à mes amis connectés dessus de suivre en temps réel ma sortie. Ainsi, quand je pars, mon mec garde toujours un oeil sur l’app et il sait donc où je suis.

Le tout dernier conseil que je peux vous donner c’est de rejoindre un groupe de canicrosseurs… Courir entre canipotos c’est top et beaucoup plus sécurisant. Et si vous n’avez pas de groupes ou de clubs près de chez vous, trouvez un ou une amie qui voudra bien venir courir avec vous ou vous suivre en vélo avec son chien ou seule.

J’espère ne pas vous avoir fait peur… je suis plutôt fan des sorties de nuit avec mon chien. Ainsi, je ne vois pas les côtes et les longues lignes droites donc mon vécu de course est très différent d’en plein jour. J’adore la liberté que j’ai la nuit, se sentir seule au monde est plutôt grisant mais il faut s’équiper en conséquence pour que courir la nuit avec son toutou reste un plaisir.